Dans l'Agenda Culturel LE DESTIN PROMETTEUR DE MARC-EMILE BOUSTANY

2021-08-07

Zeina Saleh Kayali
Retenez le nom de Marc-Emile Boustany qui ne manquera pas de briller bientôt dans le panthéon des pianistes libanais. Cet excellent jeune instrumentiste, sous l’égide de son professeur Patrick Fayad, donnait un récital en l’église Saint-Joseph devant un public venu nombreux, sans doute pour essayer de s’évader par le biais de la bonne musique, d’un quotidien tous les jours plus sordide.



L’artiste qui allie un don hors du commun à une véritable humilité face à la musique, propose un programme ambitieux et exigeant dont il se montre parfaitement à la hauteur. Aussi convaincant dans la retenue baroque de Jean-Sébastien Bach (Sicilienne et Tocata BWV914), dans l’élégance classique de Mozart (Sonate K332) ou dans les envolées romantiques de Robert Schumann (Variations Abegg et Scènes d’enfants), il stupéfie par sa maîtrise technique dans la redoutable Rhapsodie hongroise n° 12 de Franz Liszt, réputée pour sa difficulté et cauchemar des pianistes. Il est vrai que son professeur Patrick Fayad, fut l’élève de France Clidat que l’on appelait « Madame Liszt », elle qui était l’une des plus prestigieuses interprètes de ce répertoire.



Le concert se termine par la lancinante première Gymnopédie d’Erik Satie et, surprise, par la Marche militaire à quatre mains de Franz Schubert où le pianiste et son professeur se donnent la réplique avec une homogénéité et une complicité réjouissantes.



Il faut être un très grand musicien et pianiste pour assumer, avec une aussi fantastique énergie, le foisonnement de détails, la mobilité d’humeur de la partition, sans manquer à un seul instant d’oxygène. Oui, pas de doute Marc-Emile Boustany a l’étoffe d’un (très) grand.

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